Prendre des décisions de dirigeant.e : votre entreprise souffre-t-elle de vos émotions?

Un texte de Stéphane Duval | Coaching SERENECO inc.

Le genre masculin est utilisé comme générique, dans le seul but de ne pas alourdir le texte, et n’a aucune intention discriminatoire.

 

Dans le monde dynamique et complexe des affaires, la prise de décision est une compétence essentielle pour tout dirigeant. Les décisions prises au sommet influencent non seulement la direction stratégique de l’entreprise, mais aussi son climat organisationnel et sa performance globale. Il est toutefois important de se demander si les émotions du dirigeant peuvent altérer la qualité de ses décisions. Cet article examine comment les émotions peuvent influencer la prise de décision des dirigeants et propose une stratégie pour mieux gérer cette influence.

L’impact des émotions sur la prise de décision

Pour les dirigeants, les émotions peuvent être à double tranchant. D’une part, elles peuvent fournir des informations précieuses et motiver des actions décisives, d’autre part, elles peuvent nuire à l’objectivité et conduire à des décisions impulsives ou biaisées.

Il faut savoir que les émotions sont des messages que nous envoie notre corps. On pourrait donc objectivement les catégoriser de « désagréables » ou « agréables », plutôt que de « négatives » ou « positives ».

Les émotions agréables, telles que la joie, l’enthousiasme et l’optimisme, peuvent encourager la créativité, l’innovation et la résilience. Un dirigeant optimiste est souvent plus enclin à prendre des risques calculés, à inspirer ses équipes et à maintenir un moral élevé au sein de l’organisation. Cependant, un excès de confiance peut également entraîner une sous-estimation des risques et une prise de décisions irréaliste ou imprudente.

Les émotions désagréables, comme la peur, l’anxiété et la colère, peuvent induire une focalisation excessive sur les menaces et les défis. La peur de l’échec peut paralyser la prise de décision ou inciter à des choix trop conservateurs. La colère, quant à elle, peut biaiser les jugements, pousser à des décisions hâtives et engendrer des conflits internes. Il est donc crucial pour les dirigeants de reconnaître et de gérer ces émotions pour éviter qu’elles ne dominent leur processus décisionnel.

Les émotions peuvent être exacerbées par certains biais cognitifs qui affectent la qualité des décisions. Un biais cognitif est une déviation dans le traitement intellectuel d’une information. Le terme biais fait référence à une déviation de la pensée logique et rationnelle par rapport à la réalité.

Un dirigeant comprenant la cause des émotions est généralement doté d’une haute intelligence émotionnelle. Il est ainsi mieux équipé pour reconnaître ses émotions, comprendre leur impact sur ses décisions, et les réguler en conséquence. Il peut également utiliser cette compétence pour lire les émotions de ses collaborateurs et adapter son leadership en fonction.

Stratégie pour gérer les émotions dans la prise de décision

Voici un diagramme qui explique le processus en jeu :

Nos pensées ont un impact déterminant sur nos émotions dès que nous les croyons vraies. Une vision réaliste des évènements sera adaptative au point de vue émotionnel, et par conséquence, au point de vue des décisions, des actions et des communications qui en découleront.

La stratégie à adopter serait donc de se demander consciemment :

  • De quelle émotion il s’agit lorsqu’on en ressent une;
  • De quelle occasion (évènement) est ressentie l’émotion;
  • De quelles pensées on est investi en lien avec l’évènement.

Une fois que l’on aura trouvé quelles sont les pensées impliquées avec l’évènement, on pourra se demander si ce que l’on pense correspond réellement à la réalité, et quelles en sont les preuves tangibles. Cela permettra de prendre conscience de ses croyances et de mieux les ajuster au réel. Il s’agit donc ici de confronter ses pensées.

Les pensées réalistes sont en effet porteuses d’émotions appropriées, et la plupart du temps agréables et modérées. De ces émotions, en découleront alors des décisions adaptées au réel, et donc habituellement efficaces et appropriées au bien-être de l’entreprise.

À noter qu’une aide externe, tel qu’un coaching ou un mentorat, est recommandée afin d’apprendre à appliquer convenablement cette stratégie.

Conclusion

« Ce ne sont pas les situations qui causent les émotions, mais la manière dont on les interprète. »

                        -Aaron Beck, psychiatre américain (1921-2021)

Les émotions sont inévitables et font partie intégrante de l’expérience humaine. Pour un dirigeant, l’important n’est pas de les supprimer, mais de les comprendre et de les gérer de manière à ce qu’elles enrichissent, plutôt qu’elles n’entravent, la prise de décision et les relations humaines.

Quelle que soit l’émotion ressentie, celle-ci est une opportunité de déchiffrer sa cause racine afin de mieux se connaître et de développer son intelligence émotionnelle. Toute émotion pourrait ainsi être perçue comme « positive », qu’elle soit désagréable ou non.

En développant leur intelligence émotionnelle, en prenant du recul, en confrontant consciemment leurs pensées par rapport au réel, et en sollicitant des avis externes, les dirigeants peuvent ainsi améliorer la qualité de leurs décisions, favoriser un environnement de travail stimulant, et renforcer la résilience et la prospérité de leur entreprise.

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Mercredi 20 novembre 2024, 14h25 : Prendre des décisions de dirigeant.e : votre entreprise souffre-t-elle de vos émotions?

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