Un texte de Epsi
Dans un contexte où la pénurie de main-d’œuvre et l’inflation pèsent lourdement sur les organisations, bâtir une marque employeur solide devient essentiel pour attirer, fidéliser et mobiliser les talents. Cependant, il peut sembler particulièrement difficile de s’attaquer à ce chantier lorsque l’organisation traverse des difficultés internes majeures. Après tout, un projet de la sorte peut trop souvent sembler moins urgent que d’autres. Alors, la question se pose : comment construire sa marque employeur lorsque tout va mal?
Marque employeur : bien plus qu’une image
La marque employeur ne se résume pas qu’à une section Carrières attrayante sur un site web. Il s’agit en fait de l’ensemble des actions visant à communiquer, tant aux employé.e.s actuel.le.s qu’aux potentiels candidats, que l’organisation est un environnement de travail de choix. Cette démarche implique 2 volets : les efforts internes, au niveau de la gestion des ressources humaines en place, et ensuite le rayonnement externe de l’organisation en tant qu’employeur. En effet, lorsqu’une organisation connaît des défis de mobilisation (ex : perte de motivation, diminution de la productivité) ou de fidélisation (ex : roulement de personnel accru), il est essentiel de se concentrer d’abord sur l’interne avant de vouloir améliorer son image auprès du public externe.
Impacts d'une mauvaise culture organisationnelle
Lorsqu’une organisation souffre d’une mauvaise culture, elle subit une série de conséquences négatives en cascade : roulement élevé, démotivation, conflits, épuisement, perte d’expertise, perte de notoriété, alouette! Peut-être vous reconnaissez-vous dans l’ensemble de ces enjeux. Malheureusement, ces symptômes créent trop souvent un cercle vicieux, où l’organisation peine à attirer et retenir des talents, ce qui aggrave davantage ses problèmes internes, rendant le tout particulièrement difficile de distinguer la ou les causes derrière ces symptômes.
Trouver le beau dans le moins beau
Si vous attendez que tout aille bien, vous risquez d’attendre longtemps…trop longtemps même. Malgré les difficultés, tout n’est pas si noir. Même si vous entendez sans doute plus souvent parler de ce qui va mal que de ce qui va bien, il est plutôt rare que TOUT aille mal. D’ailleurs, il importe de préciser qu’avoir une bonne marque employeur n’implique pas pour autant que tout aille bien. Il est possible de trouver des aspects positifs, même dans les organisations plus en difficulté. Tentez de cibler vos forces en impliquant vos employés dans le processus, et non pas simplement basé sur votre propre perception (sans doute biaisée, comme nous tous!).
De plus, il est préférable d’en mettre moins de l’avant mais que ce qui soit véhiculé soit un reflet de la réalité (vous risquez moins de créer des attentes et décevoir les candidats par la suite qui réaliseront avoir été dupés). Vous pourrez ensuite mettre ces atouts en évidence dans vos stratégies d’attraction*.
*Attention : il s’agit ici d’une stratégie temporaire seulement (car vos employés ne voudront pas vous dire QUE vos forces, ils souhaiteront avant tout des solutions à leurs enjeux au quotidien).
Un autre conseil serait de se concentrer sur la transparence et l’honnêteté envers le personnel, en évitant de masquer ou de minimiser les problèmes réels ou perçus. Oui, cela implique une bonne dose d’humilité, mais reconnaître ses torts est une étape importante si vous souhaitez construire (ou reconstruire) la confiance auprès de vos équipes. Bref, il est possible mettre en avant les forces existantes dans le marketing RH, tout en travaillant activement sur certains problèmes de fond plus prioritaires.
Nos 5 conseils pour bâtir votre marque employeur (même si tout va mal!)
- Prenez du recul : Une évaluation objective (et non émotive) de votre expérience employé est nécessaire pour identifier les vraies causes derrière les problèmes et d’avoir une vue d’ensemble de la situation.
2. Priorisez vos actions : Développer des actions à court terme (quick wins) pour créer du momentum et envoyer un message que vous souhaitez vraiment vous améliorer, tout en planifiant des initiatives à moyen et long terme en parallèle. Par exemple, vous pourriez mettre en place quelques stratégies de reconnaissance (actions à court terme) tout en révisant vos avantages sociaux.
3. Impliquer vos employés dans la solution : Leur implication est un aspect central dans le succès de vos initiatives. Après tout, ils sont les principaux concernés et ceux qui vivent les conséquences de vos défis, jour après jour. Vous serez sans doute agréablement surpris par leur créativité dans l’élaboration de solutions adaptées à votre organisation.
4. Investissez dans vos gestionnaires : Sans surprise, vos gestionnaires jouent un rôle clé dans la culture de votre organisation. Il est donc crucial de les former et de les soutenir dans cette démarche afin qu’ils deviennent ambassadeurs de votre culture.
5. Mesurez et partagez vos progrès : Aussi minimes puissent-ils paraître à vos yeux, cette approche va vous permettre de donner de l’espoir aux gens qui vous entourent et même vous-mêmes. Cela dit, si vous n’avez pas d’indicateurs clairs en main dès le départ, tous vos efforts vont reposer sur du subjectif et il est fort probable que vous persistez à croire que tout va mal alors que dans les faits, des indicateurs vous démontreront peut-être le contraire.
Bref, construire une marque employeur solide demande d’abord de concentrer ses efforts sur la culture interne avant de penser à l’image externe. En impliquant vos employés, en soutenant les gestionnaires et en priorisant des actions concrètes, il est possible de rebâtir la confiance et l’engagement, même lorsque les temps sont difficiles. Une marque employeur authentique et bien ancrée permet de surmonter les crises tout en assurant la pérennité de l’organisation. Alors, par quoi on commence?